Quand la rondeur fait partie de la norme de beauté

Aujourd'hui je laisse la parole à Amandine du blog La vie de mes rêve...

Quand la rondeur fait partie de la norme de beauté – l’exemple des danseuses polynésiennes

En venant visiter le blog Habitudes Santé, j’ai tout de suite eu envie de partager mon expérience et mon ressenti sur le corps des femmes à Tahiti et en Polynésie Française. Bien que le culte et l’obsession du corps à travers le fitness font aussi partie du quotidien de la population, les Polynésiens ont toujours un penchant prononcé pour les femmes rondes, voir très rondes.

Les danseuses polynésiennes

La danse tahitienne (ou ‘ori tahiti en langue tahitienne) fait partie intégrante de la culture polynésienne. Les Polynésiens sont un peuple joyeux qui a gardé l’habitude de vivre au jour le jour, rire et profiter de la vie. La musique est omniprésente. Même dans les rues de Papeete la capitale, des musiciens jouent du ukulele (guitare polynésienne), et ce n’est pas que pour l’activité touristique. Le weekend dernier, j’assistais encore à un spectacle de danse marquisienne durant le bal d’une école. Les danseurs et danseuses avaient tous, sauf une, des formes charnues et très généreuses. C’est avec grâce et amour pour leur culture qu’ils ont exécutés les pas de danse de leur chorégraphie. Je peux vous dire que la danse tahitienne et marquisienne est très physique, c’est un véritable sport tant pour les hommes que pour les femmes. Encore une fois, ce spectacle m’a beaucoup touché.

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La liberté de vivre

Par comparaison à l’Europe, c’est comme si les femmes (et les hommes) avaient le droit de danser, aller à la plage ou mettre des vêtements moulants. C’est comme si, ces personnes avait le droit de rire, s’amuser ou vivre comme bon leur semble, même en faisant du XXXL. Avec mon œil de métropolitaine, je me rappelle qu’en France, certaines personnes étaient mises de côté, à l’école ou sur leur lieu de travail, parce qu’ils étaient plus gros que la moyenne. Oui, je pense que c’est toujours le cas. En voyageant, je me suis rendue compte que les anglo-saxons, eux aussi, que j’ai côtoyé ne faisaient pas cette différence. Tout le monde se parle et se respecte, que tu sois gros, grand, avec un nez pointu ou un ventre bedonnant.

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Ronde et sexy

En Polynésie, la majorité des hommes aiment les femmes avec des formes, ils aiment quand ça dépasse. C’est souvent le cas aussi dans les îles et aux caraïbes. La femme mince ou maigre n’a aucun attrait pour certains. Toute femme bien dans son corps, avec ou sans formes plantureuses, rayonne et resplendit. Vous avez déjà vu ce modèle de femmes qu’on dit sexy ? Elles n’entrent pas forcément dans les critères standards de minceur ou de culte du corps. Non, en réalité, elles ont juste le sourire et la joie de vivre. Elles donnent envie de venir rigoler avec elles. Elles donnent envie d’être serrées dans leurs bras, il y a quelque chose de rassurant en elle. D’ailleurs, chaque année est élue Miss Meneneme (ce qui signifie arrondi), c’est la Miss ronde Tahiti qui est mise à l’honneur. Il y a deux ans, l’entreprise Tahitian Curves a réalisé un calendrier de nu artistique de femmes polynésiennes afin de changer le regard sur les femmes rondes et le regard des femmes sur elles-mêmes.

Le symbole du sang royal

Les corpulences fortes constituaient un trait physique très apprécié des anciens Polynésiens : elles étaient la caractéristique des personnes de sang royal et d’une certaine élégance. Elles représentaient aussi le symbole de la fertilité de leurs terres, de la générosité des dieux à leur égard et un prestige aux yeux des Tahitiens. Aujourd’hui, la forte corpulence est toujours valorisée chez les Polynésiens. Être gros n’est pas considéré comme négatif, mais comme « imposant » et fort [1]. Dans les courses de pirogues polynésiennes et les concours de sports traditionnels, comme les courses de porté de fruits, nombreuses sont les femmes qui ont un fort gabarit et qui gagnent haut la main.

Cet article a été écrit par Amandine du blog La vie de mes reves.

Source : [1] Serra-Mallol Christophe, « Bien manger, c'est manger beaucoup : comportements alimentaires et représentations corporelles à Tahiti », Sciences sociales et santé 4/2008 (Vol. 26) , p. 81-112

Photos : Chicky Tahiti

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